Quels sont les différents types de traumatismes psychologiques ?
Les symptômes de traumatismes psychologiques, ou troubles du stress post-traumatique (TSPT), doivent être pris au sérieux même s’ils semblent minimes. En effet, le psycho-traumatisme est souvent peu visible car la personne atteinte va bien physiquement et que les séquelles sont indécelables. Et pourtant, si l’on ne cicatrise pas la blessure psychique, elle risque de ressurgir à tout moment au cours de la vie de la personne. Qu’est-ce qu’un traumatisme psychologique et comment les classifier ? Découvrez les différents types de traumatismes psychologiques, leurs séquelles et comment les soigner.

Que veut dire traumatismes psychologiques ?

Le traumatisme psychologique (ou psycho-traumatisme) désigne les troubles, symptômes ou séquelles psychologiques qui apparaissent à la suite d’un événement extrêmement éprouvant (le trauma). L’événement traumatisant génère une importante charge émotionnelle non contrôlée, ce qui déclenche une réaction émotive qui peut compromettre la capacité de la personne à réguler ses émotions. Le traumatisme psychologique est ainsi souvent associé à un sentiment comme la peur, l’insécurité, l’impuissance, la honte, ou encore la culpabilité. Pour avoir un effet traumatique, un événement doit représenter une menace, qu’elle soit réelle ou imaginée, pour la personne et ses ressources. La personne va alors, de manière brève ou prolongée, ressentir la probabilité de la mort (la sienne ou celle d’un proche). L’évènement traumatisant peut être isolé et plus ou moins récent (une agression physique ou sexuelle, un accident de la route, le décès d’un enfant ou d’un conjoint, une catastrophe naturelle…) ; ou il peut être répété et prolongé (une négligence continue pendant l’enfance, des agressions sexuelles ou physiques répétées, etc.). On parle de traumatisme psychologique à répétition.

Classification des traumatismes psychologiques

Les traumatismes psychologiques ne sont pas tous de la même nature. Il existe plusieurs classifications des psycho-traumatismes, mais la classification la plus utilisée est celle de Lenore Terr, psychiatre reconnue pour ses travaux sur les traumatismes de l’enfance. Lenore Terr distingue deux catégories de traumatismes :
  • Le traumatisme de type I (ou traumatisme simple) est causé par un événement isolé et limité dans le temps (avec un début et une fin nets), comme un accident, une catastrophe naturelle, une agression physique ou encore un incendie. Le traumatisme psychologique est toujours un traumatisme de type I avant d’évoluer vers un traumatisme de type II.
  • Le traumatisme de type II est causé par une situation qui se répète, soit parce qu’elle est constamment présente, soit parce qu’elle menace de se reproduire à tout moment (des faits de guerre, le terrorisme, des violences intrafamiliales, etc.). On peut parler de traumatisme de type II dans le cas d’un trauma de type abus sexuel ou torture, car même si l’agent stressant n’a été présent qu’une seule fois dans la vie de la personne, il y a des séquelles psychologiques importantes avec répétition mentale de la scène.
Le traumatisme de type III (définit par Eldra Solomon et Kathleen Heide en 1999) découle d’événements multiples et violents qui se sont produits pendant une longue période de temps. C’est le type de traumatisme induit par les abus sexuels intrafamiliaux, l’exploitation sexuelle forcée, la torture, ou encore les camps de prisonniers de guerre ou de concentration. Il existe bien d’autres classifications du traumatisme psychologique. Par exemple, François Lebigot, président de l’Association de Langue Française pour l’Etude du Stress et du Trauma (ALFEST) classifie les psycho-traumatismes en fonction du rapport de la victime avec la mort : le face-à-face solitaire avec la mort (accident de la route, agression, attentat, tremblement de terre…), le réel de la mort rencontré chez un autre (un soldat qui en voit mourir un autre, un survivant d’un accident de la route…), ou encore la mort horrible (les pompiers ou les sauveteurs suite à un incendie, un accident ferroviaire important, une guerre civile…).

Traumatisme psychologique complexe vs. Traumatisme simple

La psychiatre américaine Judith L. Herman différencie quant à elle les traumatismes psychologiques simples des traumatismes psychologiques complexes. Les traumatismes simples sont des traumatismes de type I selon la classification de Lenore Terr : ils correspondent à des événements uniques dans la vie de la personne. Les traumatismes complexes se rapprochent des traumatismes de type III définis par Eldra Solomon et Kathleen Heide. Ils sont le résultat d’une victimisation chronique d’assujettissement à une personne ou à un groupe de personne. Par exemple, les prisonniers de camps de guerre ou de camps de concentration ou les enfants ayant subi des agressions sexuelles constantes pendant l’enfance ont subi un traumatisme psychologique complexe.

Traumatisme psychologique direct vs. Traumatisme indirect

On distingue également le psycho-traumatisme direct du psycho-traumatisme indirect. On parle de traumatisme psychologique direct lorsque la personne a été le sujet, l’instigateur (volontaire ou involontaire) ou le témoin de l’événement traumatisant. A l’inverse, on parle de traumatisme psychologique indirect lorsque la personne n’a pas subi directement de trauma mais qu’elle présente des symptômes après un contact prolongé avec une personne ou un groupe de personnes traumatisées. Par exemple, un enfant dont la mère subi des violences conjugales peut présenter des signes de traumatisme psychologique indirect.

Le traumatisme psychologique émotionnel

Un traumatisme psychique est dit émotionnel lorsqu’il est causé par un événement comme un divorce, la perte d’un être cher, un adultère, une trahison… Le traumatisme émotionnel est vécu comme une violation du confort mental et un bouleversement des relations ou dynamiques entre deux personnes.

Les traumatismes psychologiques de l’enfance

Le traumatisme psychologique de l’enfance peut prendre plusieurs formes. On parle de traumatisme embryonnaire en cas de choc ou trama ayant survenu lors de la grossesse : une tentative d’avortement, un événement présentant une menace pour la vie de la mère ou celle du fœtus, une dépression de la mère ou encore une grossesse non désirée. Traumatisme psychologique et grossesse sont en effet fortement liés chez l’enfant. Le traumatisme de développement ou traumatisme narcissique (selon le terme du neurologue et psychanalyste hongrois Sándor Ferenczi) provient d’un événement traumatique qui aurait entravé le développement psycho-émotionnel séquentiel de l’enfant ou de l’adolescent. Par exemple, des privations, des frustrations, ou un choc comme un abus sexuel, peuvent conduire un enfant ou un adolescent à un traumatisme psychique.
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